
BS"D
Traduction de Ralph Anzarouth
Dans le dessin de la Ménorah [chandelier] qui se trouve en haut du texte [manuscrit] rédigé par la sainte main de Rambam [Rabbi Moché ben Maimon, Maïmonide], dans [son] commentaire à la Michnah, on trouve un autre détail qui est différent des dessins plus fréquents de la Ménorah [du Saint Temple de Jérusalem]: les six bras de la Ménorah montent en diagonale et pas comme dans les dessins habituels, dans lesquels ils montent avec une forme arquée, comme un demi-cercle.
Et nous aurions pu expliquer cela, avec beaucoup de difficulté, en disant que Rambam a esquissé [son schéma de cette manière] afin de "faciliter le dessin"; mais au contraire, il est expliqué dans le commentaire de Rabbénou Avraham fils du Rambam: "Les six bras [...] sortent de la tige de la Ménorah vers le haut en ligne droite, comme cela a été dessiné par mon père et maître, de mémoire bénie; et pas en rond, comme d'autres l'ont dessinée." Ceci est attesté aussi dans le commentaire de Rachi à la Torah (Exode 25, 32): les six bras "sortent et montent en diagonale".
L'auteur du Mishnat 'Hassidim, dans son livre Maasé 'Hochev1, écrit simplement que les six bras "sortent comme un cercle", et il justifie [cette thèse justement] à partir du texte de Rambam, qui avait écrit "sortent et montent". Et il mentionne aussi l'auteur du 'Hokhmat Hamichkan2, qui écrit: "Il semble de pouvoir dire [...] que les bras montaient presque comme un cercle". Toutefois, puisque le Maasé 'Hochev tire [son opinion] de l'ambiguité du texte de Rambam, car [celui-ci] n'avait pas utilisé dans son texte [le mot] "diagonale", maintenant après la découverte du manuscrit rédigé par la sainte main de Rambam avec le dessin de la Ménorah et suite au témoignage du fils de Rambam à cet égard, le fondement et la construction [de son raisonnement] sont annulés.
Et selon ma modeste opinion, en demandant pardon devant l'honneur de leur [connaissance de la] Torah, il me paraît évident que si le Maasé 'Hochev et le 'Hokhmat Hamichkan avaient vu le dessin de Rambam et [lu] le commentaire de Rabbi Avraham fils de Rambam, eux aussi auraient écrit qu'il n'y a point de discussion à ce sujet, et que l'avis général est que les bras étaient "en ligne droite".
Et si ceci est correct, il faut remettre les choses à leur place: qui dessine la Ménorah doit tracer ses bras en diagonale, selon l'avis de Rachi et de Rambam.
Une autre question à cet égard: le dessin habituel de la Ménorah, dans lequel les six bras ont une forme arquée, serait selon l'opinion courante une imitation de la Ménorah que des non juifs ont sculptée à Rome, sur l'Arc de la Victoire de Titus, que son nom soit effacé! Et non seulement la forme de la Ménorah sur l'arc de Titus est totalement inexacte; mais aussi [son but] était évidemment de montrer et d'exprimer la domination et le pouvoir de Rome sur les Juifs, que D-eu préserve, au point qu'on y sculpta en plusieurs endroits les lettres "Judea Capta" ("Judée prisonniers")3. Et à certaines périodes [de l’histoire], les Juifs étaient forcés de se rendre devant l'arc, pour qu'ils voient bien ce qui y est marqué et afin de les humilier.
Ce qui en ressort est que la forme du dessin de la Ménorah aux bras arrondis doit susciter un cri de douleur – en plus du fait, lui aussi essentiel, que [cette forme] est contraire [à l'opinion] de Rachi et de Rambam – mais aussi car elle offre une sorte de consentement, que D-eu préserve, à la forme sculptée sur l'arc de Titus, et dont le but était d'attrister les Juifs et les humilier.
-------------------------------------Notes du traducteur:
[1] "Oeuvre d'Expert".
[2] "Sagesse du Tabernacle".
[3] Ce sont les mots que l'on trouve dans les textes en hébreu de cette Si'ha du Rabbi de Loubavitch Ména'hem Mendel Schneerson. Evidemment la traduction littérale du latin dit: "la Judée est conquise".
Tiré de Likouté Si'hot, Vol. 21, Par. Terumah, Si'hah 3
Texte original en hébreu reproduit par Dvar Malchus
Nostra traduzione in italiano - Notre traduction en italien
Autres textes en français de Rabbi Ména'hem Mendel Schneerson, le Rabbi de Loubavitch:
Le Contraire de la Délivrance (Torat Ména'hem) et
Ministre des Religions (Igrot Kodech).